La réforme des rythmes scolaires

Par Olivier Bodo, Référent Jeunes Actifs de Châtillon

« La mesure phare du décret est de porter le nombre de jours travaillés dans la semaine de 4 à 4,5 jours, soit 9 demi-journées, en allégeant le nombre d’heures de cours fondamentaux au profit d’activités éducatives l’après-midi (culture, sport, etc.). Les enfants iront donc à l’école le mercredi matin. Par dérogation, des établissements scolaires pourront néanmoins choisir le samedi matin. »

Concrètement, cette réforme s’appuiera, à compter de la rentrée 2013 et au plus tard 2014,  sur les principes généraux suivants :

• l’enseignement sera dispensé dans le cadre d’une semaine de neuf demi-journées incluant le mercredi matin ;

• tous les élèves continueront de bénéficier de 24 heures de classe par semaine durant 36 semaines ;

• la journée d’enseignement sera, en tout état de cause, de maximum 5 heures 30 et la demi-journée de maximum 3 heures 30 ;

• la durée de la pause méridienne ne pourra pas être inférieure à 1 heure 30.

Cette réforme repose notamment sur le principe de respect du rythme de l’enfant. En effet, selon le rapport de janvier 2010 de l’Académie Nationale de Médecine, la semaine des 4 jours favorise la désynchronisation des enfants (c’est-à-dire l’altération du fonctionnement de leur horloge biologique lorsque celle-ci n’est plus en phase avec les facteurs de l’environnement, entraîne fatigue et difficultés d’apprentissage). Cette analyse a été corroborée par différentes publications de pédiatres ou chronobiologistes comme Robert Debré ou encore, Guy Vermeil qui préconisent un retour à la semaine de 4,5 jours.

Cependant, cette approche se heurte aux réalités auxquelles sont confrontées les communes : modifier les rythmes scolaires c’est modifier toute une organisation déjà en place, c’est mettre en place de nouvelles animations, c’est disposer d’un personnel en nombre suffisant…. Cela représente un coût ainsi qu’une profonde adaptation de ce qui se fait actuellement en termes d’organisation.

Si des agglomérations comme Toulouse ou Grenoble mettront cette réforme en œuvre dès Septembre prochain, nombreuses sont celles qui se donnent le temps de la réflexion et qui n’appliqueront cette réforme qu’en 2014 quitte à se priver des aides gouvernementales.

Taxation des allocations familiales, un nouvel impôt pour les français

Par Damien Richard, Saint-Cloud

Didier Migaud, premier Président de la Cour des Comptes, a annoncé dimanche 17 février que la fiscalisation des allocations familiales était une solution « à envisager » pour réduire le déficit abyssal de 2,6 milliards d’Euros de la Caisse Nationale des Allocations familiales (CNAF).
Chaque année, environ 12 milliards d’euros sont ainsi versés à près de 5 millions de foyers ayant au moins deux enfants à charge. Pour nombre de familles, il s’agit d’un revenu complémentaire non négligeable.
La fiscalisation des allocations familiales au barême de l’impôt sur le revenu rapporterait 800 millions d’euros par an selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Ce nouvel impôt toucherait un tiers des bénéficiaires si il était mis en place par le gouvernement.
Lors de sa campagne électorale, François Hollande promettait aux français la réduction de la dépense publique. Depuis octobre 2012, cette promesse semble avoir été abandonnée au profit d’une hausse massive des impôts. La fiscalisation des allocations familiales n’est qu’une nouvelle étape dans le matraquage fiscal que subissent les ménages français. La hausse des prélevements rendrait ainsi imposables certains ménages qui aujourd’hui ne le sont pas. Certains foyers pourraient quant à eux être amputés d’un montant allant jusqu’à 650 euros par an.
L’opposition s’est montrée très critique face à ce projet qui menace la politique familiale française dans une période où la cohésion sociale est absolument nécessaire pour faire face aux difficultés économiques que traverse l’Europe.
François Hollande et le gouvernement Ayrault ne doivent pas considérer que la fiscalisation des allocations familiales sera suffisante pour résorber le déficit structurel de notre système social et des réformes de fond sont attendues pour pallier aux failles de notre système de répartition.