Par Olivier Bodo, référent Jeunes Actifs à Châtillon
Les Zones de Sécurité Prioritaires ou ZSP ont été créées par Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, en 2012 (une première vague au cours de l’été puis une deuxième au mois de Novembre). Ces zones concernent 64 quartiers. Mais au fait, qu’est qu’une ZSP ? Pour le Ministère de l’Intérieur, il s’agit d’un territoire géographique français qui « souffre plus que d’autres d’une insécurité quotidienne et d’une délinquance enracinée » ou qui « connaît depuis quelques années une dégradation importante de ses conditions de sécurité ». L’objectif étant de concentrer les moyens sur une zone considérée comme sensible afin de réduire le nombre de délits commis.
Sur un plan pratique, on constate que le gouvernement a mis dans le même sac, sans faire la moindre distinction, des quartiers souffrants des profonds maux de la délinquance et du trafic de drogue (Le Val Fourré ou encore Les Tarterêts) avec des zones ne souffrant que de menus larcins (Mauguio). Il est évident que cet amalgame n’a pas été perçu de la même manière par les élus des communes concernées. Si les premières ont apprécié la mise à disposition de ce surplus de moyens qu’ils souhaitaient, les autres n’ont gouté que modérément la mise à mal de leur réputation (Pour ces dernières, Manuel Valls a au moins eu le mérité d’aider Cécile Duflot dans le contrôle du prix de l’immobilier : une mise en ZSP, c’est une baisse potentielle de 20% des prix…).
Et au bout de près d’un an de fonctionnement, quels sont les résultats ?! Si Christiane Taubira & Manuel Valls ont affiché, chiffres à l’appui (Moins 30% de délits dans la plupart des ZSP !), un satisfecit de circonstance, la réalité semble plus contrastée. En effet, les délinquants se sont souvent contentés de migrer vers les zones limitrophes si bien que si les chiffres de la délinquance ont baissé dans ces ZSP, ils ont augmenté dans les quartiers voisins : la politique de Manuel Vals a favorisé la dispersion de la délinquance au lieu de la limiter à des périmètres restreints.
Par ailleurs, quid de la gestion des ZSP sur le long terme ? La présence policière reste, mis à part pour quelques zones, temporaire : que se passera t il une fois que les effectifs ne seront plus renforcés ? Au final, les ZSP ne soignent pas le mal en profondeur, elles ne font que le camoufler pour embellir les statistiques et donner au ministre un bilan positif de son action. En vue d’un éventuel remaniement, c’est déjà un succès personnel !
Enfin, il y a les zones où rien n’a changé tout simplement. L’impunité continue de régner et les délinquants de narguer les forces de l’ordre qui ne disposent pas nécessairement des moyens appropriés et surtout qui ne sont pas aidés par la justice laxiste de Christiane Taubira.
En conclusion, donner les moyens aux forces de l’ordre est une excellente initiative. Cependant, il convient de pratiquer une politique de la sécurité et de la justice se voulant globale : les délinquants arrêtés le lundi ne doivent pas être de nouveau en liberté le mardi… Il convient aussi de proposer une approche plus économique du problème, c’est-à-dire offrir des perspectives autres que le chômage et la précarité aux habitants des ZSP. Cette synthèse entre sécurité et économie est compliquée mais nécessaire pour sortir de la spirale de la violence dans laquelle se trouvent certains quartiers.