Semaine de l’engagement, le témoignage de Camille Bedin

Par Camille Bedin, Nanterre, secrétaire générale adjointe de l’UMP, Présidente de Changeons Nanterre

 

Contrairement à beaucoup de jeunes militants, mon appartenance à la droite et mon adhésion à l’UMP n’allaient pas vraiment de soi… La « droite », je ne connaissais pas, hormis à travers les a prioris négatifs que j’entendais à la maison. Je viens d’une famille de gauche qui a voté Mitterrand en 1981, a participé à 1968 et trouvait le Général admirable mais un peu trop étouffant pour notre société… Mon père lisait Libération et le Nouvel Obs, et ma mère Télérama. Nous regardions le journal télévisé uniquement sur France 2. En un mot, je n’avais jamais connu la culture du Figaro et de TF1… !

Pourtant, j’ai eu la chance de grandir avec des valeurs qui, elles, sont au fondement de mon engagement : le travail, la liberté, l’égalité des chances par le mérite, et la générosité. Ma grand-mère m’a élevée en me répétant, inlassablement : « c’est le travail qui te donnera ta liberté » ; « il faut travailler pour être indépendante » ; « on n’est jamais mieux servis que par soi-même ». Ma grand-mère n’était pas une « femme de gauche », elle était bien plus une femme libre et moderne, anti-conformiste, qui dès les années 1920 est partie seule pendant 2 ans aux Etats-Unis, à Chicago, travailler comme jeune fille au pair au moment de la prohibition. Il fallait du courage. Elle avait 20 ans, venait d’un milieu modeste, ne parlait pas anglais et y est allée contre les recommandations de son entourage.

C’est donc avec cet héritage et ces valeurs que je me repérais dans le monde politique. Et j’avais conscience d’une chose : après 14 ans de Mitterrand et 5 ans de Jospin, soit autant d’années d’immobilisme et de conformisme idéologique, alors que le monde accélérait autour de nous, je savais que je n’étais pas de gauche…

L’arrivée de Nicolas Sarkozy a été un révélateur. Il a apporté le remède anti-fatalité, tant attendu. Comme tant d’autres, j’ai aimé le contraste qu’il donnait avec la classe politique de l’époque. Il était en lui-même une rupture, un changement d’époque, un vent de modernité, d’audace et de courage, qui balayait ce milieu poussiéreux et vieillissant. J’ai adhéré à ses valeurs, son discours, ses prises de position, son anti-conformisme, son refus des tabous et du politiquement correct. J’ai été séduite par son énergie, son volontarisme, sa détermination. Pour notre génération, il est un repère. Je crois qu’il le sera désormais pour quelques décennies…!

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